Avec Yu-Gi-Oh! Early Days Collection, Konami ravive la flamme des premières heures de la licence en réunissant certains de ses tout premiers jeux. Mais en laissant ces titres quasi intacts, cette collection expose aussi leurs défauts d’époque. Entre interface obsolète, maniabilité rigide et absence d’améliorations notables, cette compilation soulève une question : les joueurs modernes voudront-ils vraiment replonger dans ces anciennes versions du jeu de cartes culte ?
Une collection figée dans le passé
Les premières versions de Yu-Gi-Oh! proposaient des mécaniques aujourd’hui rudimentaires. Par exemple, dans les titres Game Boy, impossible de placer directement un monstre en mode Défense, obligeant à d’abord le poser en Attaque avant de le changer ensuite. Ce genre d’approximations alourdit le gameplay et peut frustrer les joueurs habitués à plus de fluidité.
Dans les jeux World Championship, le système de piège est également particulièrement agaçant. Chaque fois qu’un piège est posé, le jeu demande à répétition si vous souhaitez l’activer. Cette répétition incessante casse le rythme et nuit à l’expérience.
L’interface est un autre point faible majeur. Trop simpliste pour un jeu aussi stratégique, elle impose des allers-retours incessants pour consulter les effets des cartes. Si les jeux Game Boy Advance proposent des détails plus accessibles et des illustrations pixelisées des cartes, l’ensemble reste très limité.
La seule vraie nouveauté de cette collection est l’ajout de la fonction rewind, permettant de revenir quelques instants en arrière après une erreur. Pratique, mais loin d’être suffisant pour moderniser l’expérience.
Autre déception : le système de sauvegarde. Chaque jeu n’offre qu’un seul emplacement de sauvegarde, contrairement aux options plus flexibles disponibles dans d’autres compilations rétro comme le Nintendo Switch Online. Ce manque de souplesse pèse particulièrement dans les épisodes à forte dimension narrative.
Des choix discutables dans la sélection des jeux
Malheureusement, certains jeux de cette compilation semblent mal choisis. Les titres Game Boy, qui demandent d’appuyer sans cesse sur des boutons pour vérifier les effets des cartes, auraient pu être remplacés par des jeux plus aboutis sur PS2 ou DS. La création de deck est une épreuve laborieuse dans ces versions vieillissantes, et la musique 8-bit devient rapidement répétitive et irritante.
L’un des choix les plus étranges concerne le mode en ligne. Seul l’un des jeux Game Boy est compatible avec le multijoueur à la sortie, alors que les épisodes World Championship auraient été bien plus pertinents pour ce type de fonctionnalité.
Autre problème majeur : l’absence de tutoriels. Les jeux vous plongent directement dans l’action sans explication, ce qui peut rendre l’expérience déroutante pour les nouveaux joueurs ou ceux qui n’ont pas touché à Yu-Gi-Oh! depuis leur enfance.
Certes, il est possible de lire le manuel, mais cela ne compense pas l’absence d’un vrai mode d’apprentissage. Certains modes, comme Destiny Board Traveler, sont si confus qu’ils laissent les joueurs perplexes dès les premiers tours.
Malgré tout, la collection parvient à offrir quelques instants de plaisir, notamment grâce à la stratégie toujours aussi captivante du jeu de cartes. Mais en l’état, cette compilation est surtout destinée aux nostalgiques prêts à surmonter ces défauts pour revivre leurs souvenirs d’enfance. Pour les autres, il vaut mieux se tourner vers des alternatives plus modernes comme Yu-Gi-Oh! Master Duel.