Lors d’une récente conférence téléphonique, Ubisoft a refusé de commenter directement les rumeurs concernant un potentiel rachat par Tencent. Malgré la pression des investisseurs et une chute des actions à leur plus bas niveau depuis 10 ans, la direction affirme explorer différentes options stratégiques sans donner de détails concrets.
Une communication vague face aux interrogations des investisseurs
Lors de cette conférence téléphonique tenue le 9 janvier, Ubisoft a annoncé avoir désigné des conseillers stratégiques pour examiner diverses options capitalistiques et transformationnelles afin de maximiser la valeur pour les actionnaires.
Cependant, la déclaration de la société est restée volontairement vague, suscitant des questions de la part d’investisseurs comme Morgan Stanley, qui ont demandé des éclaircissements sur les discussions supposées avec Tencent Holdings.
Le PDG Yves Guillemot et le directeur financier Frederick Duguet ont adopté une position prudente, évitant de répondre directement aux questions.
Guillemot a simplement déclaré : « Nous explorons actuellement différentes options et ne pouvons en dire plus pour le moment. Nous ne commenterons pas les rumeurs, mais nous sommes convaincus qu’il existe plusieurs voies potentielles pour valoriser les actifs et franchises d’Ubisoft. Nous informerons le marché en cas de transaction. »
Malgré l’insistance des investisseurs pour en savoir davantage sur le rôle des conseillers stratégiques, la direction s’est contentée d’indiquer que ces derniers avaient débuté leur mission sans fournir plus de détails.
Ubisoft a également refusé de commenter davantage dans une déclaration écrite envoyée à CFO Dive, réaffirmant qu’aucune communication ne serait faite avant la fin de cette revue stratégique.
Une situation financière sous pression et des options en cours d’évaluatio
Frederick Duguet a tenu à souligner la solidité du bilan d’Ubisoft, en rappelant les efforts de réduction des coûts et les opportunités offertes par de nouveaux partenariats et franchises.
La société prévoit une réduction de 200 millions d’euros de sa base de coûts fixes d’ici l’exercice fiscal 2025-2026, par rapport à l’exercice 2022-2023.
Ce positionnement intervient dans un contexte difficile pour Ubisoft, dont les actions ont chuté à leur plus bas niveau en 10 ans en 2024, en raison de ventes en baisse et d’un catalogue de jeux jugé décevant.
La société a également reporté plusieurs titres majeurs, dont la sortie de Assassin’s Creed Shadows, désormais prévue pour le 20 mars 2025.
Les spéculations sur un rachat par Tencent ou une éventuelle privatisation d’Ubisoft se sont intensifiées depuis octobre dernier, selon des informations de Bloomberg.
Ces rumeurs font suite à des pressions exercées par des investisseurs comme AJ Investments, qui a appelé Ubisoft à envisager une privatisation avec Tencent en tant que partenaire principal. Cet investisseur activiste, détenant moins de 1 % des parts d’Ubisoft, affirme avoir obtenu le soutien de 10 % des actionnaires favorables à une vente potentielle.
Dans une lettre ouverte, AJ Investments a critiqué la direction actuelle, appelant à la nomination d’un nouveau PDG et accusant la famille Guillemot et Tencent de vouloir racheter des actions à bas prix pour prendre le contrôle de l’entreprise.
Actuellement, Tencent détient environ 9,2 % des droits de vote d’Ubisoft, selon le rapport annuel publié en juin 2024. Le géant chinois, qui possède également des parts minoritaires dans Epic Games et contrôle la plateforme Riot Games, affiche une capitalisation boursière de plus de 3 000 milliards de dollars.
Avec une pression croissante des investisseurs et un avenir incertain, Ubisoft devra clarifier sa stratégie dans les mois à venir pour regagner la confiance du marché et de ses actionnaires.