Quand t’es fraîchement viré à cause d’une IA et que tu trouves des lunettes te permettant de flirter avec… ton grille-pain, ta vie vient clairement de basculer du côté absurde de la force. C’est exactement ce que propose Date Everything!, un dating sim aussi déjanté que stylé, où t’as littéralement 100 objets animés à séduire.
Un casting improbable, mais terriblement attachant
Pas besoin d’avoir maté Toy Story en boucle pour vouloir draguer des objets. Grâce à des lunettes magiques nommées Dateviator, le joueur se retrouve à vivre chez lui entouré de meubles, gadgets et babioles devenus de véritables personnages dotés de personnalités ultra marquées. Le genre de concept qui sent bon la V.A.C. totale… et pourtant, ça marche. Et plutôt bien.
Chaque objet a droit à son avatar humanoïde ultra personnalisable. Rien n’est laissé au hasard : style vestimentaire, animations, couleurs, tout reflète l’objet d’origine. Résultat : un piano nigérian philosophe prénommé Keyes, un plaid mexicain protecteur nommé Mateo ou un meuble italien romantique qui te susurre des douceurs en gondole. Oui, c’est aussi WTF que génial.
Mieux encore, chaque personnage a une backstory, des ambitions, des traumatismes même. On passe du rire à l’émotion en un dialogue, notamment grâce au script qui frôle les 1,5 million de mots. Côté voix, c’est du caviar : Laura Bailey, Dante Basco ou Ben Starr racontent ces existences absurdes avec un sérieux qui force le respect. Même un grille-pain qui veut devenir chef étoilé te paraît crédible après ça.

Un vrai jeu de drague, version giga
Là où Date Everything! sort ses plus belles cartes, c’est dans sa mécanique de progression. Tu gagnes des points S.P.E.C.S pour débloquer chaque arc narratif.
Et attention, c’est pas juste “tu parles, ça finit par conclure”. Non, ici t’as au minimum trois fins par personnage, selon tes choix, avec en prime la possibilité de les transformer en humains si tu vas assez loin dans leur histoire. Y a même un système de New Game+ qui débloque de nouvelles options de dialogue pour les reruns, histoire de pas te faire ragequit à la 30e interaction avec une lampe à huile un peu trop sentimentale.
Les personnages sont tous doublés, animés et musicalement servis par leur propre thème, ce qui gonfle la bande-son à plus de quatre heures. Un effort d’ambiance qui mérite carrément un loot épique rien que pour l’audace.
C’est long, très long, et parfois, ça se voit
Mais bon, comme souvent avec les jeux qui veulent trop en faire, Date Everything! finit par s’essouffler. La promesse d’une aventure 100% unique se transforme peu à peu en marathon. Vers la vingtième heure (oui, vingt), la boucle devient répétitive et les dialogues avec certains personnages non transformables tournent un peu à l’exercice de patience, façon quête FedEx mal foutue dans un MMO.
Il faut parfois interagir avec des objets qui t’inspirent autant qu’un tuto Excel, juste pour gratter des points et avancer. Et les bugs sonores, comme un bip strident dans les menus, viennent briser ton immersion façon alt+F4 brutal en plein speedrun.
La progression est aussi problématique que certains arcs narratifs. Par exemple, des objets que tu as clairement rembarrés reviennent dans ton salon en mode love interest sans te prévenir, comme si rien ne s’était passé. Mention spéciale aux histoires d’Abel ou du duo Curt & Rod, qui se transforment en labyrinthes scénaristiques où tu te perds plus vite qu’un tank sans GPS dans une instance de WoW.
Un ovni narratif à dompter
Malgré ses longueurs, Date Everything! reste une curiosité qui mérite d’être apprivoisée. C’est un jeu qui veut clairement montrer qu’on peut faire autre chose que tirer sur tout ce qui bouge ou farmer du loot en boucle. Son humour omniprésent, ses persos ultra variés, son écriture dense et surtout son audace dans la mise en scène en font une pépite étrange, mais attachante.
Alors certes, on est pas encore au niveau d’un jeu parfaitement équilibré. Mais comme diraient certains sur Twitch, « c’est un bon début », faut juste un peu de tuning. Et si la suite parvient à corriger le tir, on pourrait bien tenir là une véritable licence culte du dating game version next level. GG au studio pour avoir osé.


