Avec The Witcher 3, CD Projekt Red a pris un pari audacieux : proposer une histoire longue et immersive dans un jeu en monde ouvert. Une approche risquée, selon Mateusz Tomaszkiewicz, ex-lead quest designer du jeu, qui revient sur cette décision et sur l’impact qu’elle a eu sur le succès du titre.
Un choix narratif ambitieux inspiré des RPG linéaires
Lors du développement de The Witcher 3, l’équipe de CD Projekt Red a voulu transposer des techniques de narration complexes, habituellement utilisées dans des RPG plus linéaires, à un monde ouvert. Selon Mateusz Tomaszkiewicz, cette approche était inhabituelle, car les jeux à monde ouvert privilégient généralement des quêtes plus fragmentées pour favoriser l’exploration libre du joueur.
Les développeurs savaient qu’il s’agissait d’un pari risqué. “Nous ne savions pas si les joueurs voudraient vraiment cela”, explique Tomaszkiewicz.
L’objectif était d’intégrer des éléments narratifs profonds sans entraver la liberté du joueur, un équilibre difficile à atteindre. Le défi majeur était d’éviter que la densité de l’histoire ne devienne un frein pour ceux qui préfèrent une approche plus libre et plus dynamique du gameplay.
Un pari qui a finalement porté ses fruits
L’incertitude pesait sur le studio : ce choix pouvait nuire à l’expérience et décevoir les joueurs habitués à des jeux en monde ouvert plus épars en matière de narration. Cependant, CD Projekt Red a tout mis en œuvre pour atténuer ces risques, en peaufinant les quêtes secondaires et en enrichissant chaque recoin de l’univers du jeu pour qu’il soit cohérent et captivant.
Finalement, le pari s’est avéré gagnant. Sur Reddit, un sondage demandait aux joueurs s’ils trouvaient que The Witcher 3 était trop long. La majorité a répondu que non, bien au contraire. Beaucoup ont estimé que l’immersion dans le monde et son histoire était si réussie qu’ils en redemandaient.
Cette ambition narrative a permis au jeu d’atteindre un niveau d’excellence qui aurait été impossible en adoptant une approche plus prudente. Un succès qui prouve que prendre des risques peut parfois être la clé pour marquer l’histoire du jeu vidéo.