The Sims souffle ses 25 bougies, et son créateur Will Wright revient sur l’impact du jeu. Conçu comme une satire du rêve américain, ce simulateur de vie a donné aux joueurs un pouvoir quasi divin sur leurs personnages. Entre expansion packs et modifications extrêmes, la communauté a transformé le jeu bien au-delà des attentes de ses développeurs.
Une idée révolutionnaire qui a failli ne jamais voir le jour
Lorsque Will Wright imagine The Sims, le concept ne fait pas l’unanimité. Inspiré par l’architecture, la psychologie et la biologie, il propose un jeu sans objectif clair, où les joueurs dirigent des personnages devant satisfaire leurs besoins.
Pourtant, chez Maxis, la priorité reste SimCity, et l’idée des Sims est jugée trop risquée.
La situation empire en 1997 lorsque Maxis est racheté par Electronic Arts. Certains cadres veulent un jeu plus fantaisiste, d’autres cherchent à l’abandonner.
Heureusement, des soutiens en interne voient son potentiel et permettent à Wright d’aller au bout de son projet. Le jeu sort enfin en 2000, posant les bases d’une franchise qui deviendra un phénomène mondial.
Le succès de The Sims repose sur un système de besoins qui pousse les joueurs à consommer pour satisfaire leurs personnages. En achetant des objets, les Sims améliorent leur humeur, mais ces acquisitions finissent par tomber en panne, les forçant à réparer ou remplacer.
Ce cycle illustre avec humour les promesses du consumérisme américain.
Une communauté créative qui repousse toutes les limites
Dès son lancement, The Sims encourage la personnalisation. Les développeurs fournissent des outils permettant de créer des meubles et objets personnalisés.
Très vite, des sites communautaires voient le jour, certains proposant des contenus payants. Ainsi, une partie des joueurs ne joue même plus au jeu, mais se spécialise dans la création de mods.
Au fil des années, ces modifications ont transformé The Sims bien au-delà des idées de Wright.
Deux tendances se détachent : les réalistes, qui enrichissent le gameplay avec des éléments comme des prêts bancaires ou des services funéraires, et les extrémistes, qui ajoutent des scènes de violence surréaliste ou des Sims pouvant être transformés en criminels.
Les extensions officielles suivent cette dynamique en proposant des transformations radicales : vampires, sorciers, et même des Sims qui jouent à The Sims. Plus récemment, les joueurs peuvent devenir propriétaires immobiliers, se lancer dans l’équitation ou adopter un style de vie cottagecore.
Malgré son départ après The Sims 2, Will Wright se félicite de voir la franchise continuer d’évoluer. Avec The Sims 4 devenu gratuit en 2022, Electronic Arts mise sur la vente d’extensions pour prolonger l’expérience. À ce jour, aucun The Sims 5 n’est annoncé, mais l’esprit du jeu, lui, reste bien vivant.