Le remaster tant attendu de Suikoden I & II HD est enfin disponible, après plus de deux ans de retard. Ces deux jeux cultes, qui ont marqué la PlayStation avec leur histoire captivante et leurs combats dynamiques, reviennent dans une version améliorée. Mais les promesses de Konami sont-elles réellement tenues ? Entre mise à jour graphique inégale et améliorations minimales, ce remaster divise les fans.
Un retour aux sources pour deux RPG emblématiques
Sorti avant que Final Fantasy VII ne propulse les RPG sur le devant de la scène, Suikoden avait déjà conquis les joueurs avec son scénario inspiré du roman chinois Au bord de l’eau. Le jeu raconte l’histoire d’un jeune héros qui, avec ses compagnons, rassemble les 108 Étoiles du Destin pour renverser un empire tyrannique.
Le premier opus brille par son rythme rapide, son humour et ses combats fluides en tour par tour. Toutefois, sa narration parfois trop précipitée et ses affrontements stratégiques peu développés peuvent laisser sur leur faim. Suikoden II, quant à lui, affine la formule avec un scénario plus profond, une mise en scène plus immersive et un développement des personnages plus marqué. Il s’agit d’un RPG plus long, avoisinant les 30 à 40 heures de jeu, et souvent cité parmi les meilleurs titres de la PS1.
Ces deux jeux, devenus rares et coûteux, méritaient une réédition accessible à tous. L’idée d’un remaster semblait prometteuse, mais le résultat final s’avère mitigé.
Un remaster visuel en demi-teinte et des ajustements minimes
Le principal argument de cette réédition était une refonte HD des graphismes. Si les décors ont été retravaillés avec soin et les portraits redessinés par les artistes d’origine, les sprites des personnages n’ont pas bénéficié du même traitement. Le contraste entre pixels tranchants et arrière-plans ultra-détaillés est flagrant et nuit à la cohérence visuelle. En combat, ces déséquilibres deviennent encore plus visibles avec les zooms et déplacements de caméra.
Côté gameplay, les ajouts sont limités au strict minimum. Si les temps de chargement quasi inexistants et l’accélération des combats sont bienvenus, aucune réelle amélioration de confort n’a été apportée. Par exemple, la gestion des objets, déjà critiquée dans Suikoden I, reste inchangée : il est toujours impossible de visualiser qui peut équiper un objet avant de le sortir du stockage, ou de transférer plusieurs objets en une seule action.
D’autres absences se font sentir : le contenu additionnel de la version Sega Saturn japonaise de Suikoden I est aux abonnés absents, et certaines options basiques (comme enregistrer la vitesse de combat préférée) n’ont pas été implémentées.
Finalement, si ces deux RPG restent des classiques incontournables, ce remaster manque d’ambition et laisse un sentiment de travail inachevé. Un retour bienvenu, mais qui méritait un traitement à la hauteur de son héritage.