La saga Saints Row a marqué l’histoire des jeux vidéo avant de connaître un déclin difficile. Le reboot de 2022, souvent critiqué pour ses personnages génériques et son humour daté, n’a pas su raviver la flamme. Mais les origines de cette chute remontent bien avant, avec la sortie de Saints Row 4.
Quand Saints Row est devenu une parodie de lui-même
Sorti en 2013, Saints Row 4 a radicalement changé le ton de la franchise. Les deux premiers opus, malgré des éléments excentriques comme des zombies ou des méga-corporations mercenaires, restaient ancrés dans des récits de guerre des gangs et de drames urbains. Ces histoires de loyauté et de trahison ont captivé les joueurs en plongeant dans l’ascension criminelle de Stillwater.
Avec Saints Row: The Third, le ton s’est orienté vers un humour extravagant. L’introduction de personnages flamboyants, d’armes absurdes et de scénarios surréalistes a séduit, mais l’émotion était encore présente grâce aux relations entre les personnages. Saints Row 4, en revanche, a brisé cette dynamique en poussant l’absurde à son paroxysme.
Dans cet opus, le Boss devient président des États-Unis, mais l’intrigue bascule rapidement dans une invasion alien. L’histoire, où la Terre est détruite et les Saints enfermés dans une simulation, parodie des tropes de la pop culture, allant jusqu’à donner des superpouvoirs au personnage principal. Si ce virage a amusé certains, il a également aliéné les fans attachés à l’aspect narratif et réaliste des débuts de la série.
L’ombre portée par Saints Row 4
Le succès de Saints Row 4 a laissé Volition face à un dilemme : comment revenir aux sources après avoir détruit la Terre et offert des pouvoirs divins aux joueurs ? Le reboot de 2022 a tenté de redéfinir la franchise, mais il a souffert de dialogues maladroits, d’un casting sans relief et d’une expérience de jeu décevante.
Parallèlement, d’autres licences comme GTA ou Cyberpunk 2077 ont continué à réinventer le genre, reléguant Saints Row au rang de relique d’une époque révolue. Ce manque d’évolution, ajouté à une identité floue, a précipité la fermeture de Volition après près de 30 ans d’existence.
En conclusion, la chute de Saints Row illustre les risques d’une franchise qui s’éloigne de ses racines sans réussir à se réinventer. Reste à savoir si un jour, les Saints pourront renaître de leurs cendres.