Les espaces de jeux en ligne pourraient-ils favoriser la radicalisation vers l’extrémisme violent ? C’est la question que soulève un projet de recherche dirigé par le RUSI, en collaboration avec d’autres experts du domaine. En s’appuyant sur une analyse genrée et d’autres marqueurs identitaires, cette étude vise à mieux comprendre la formation de communautés dans ces espaces et leur impact potentiel sur la radicalisation.
Une analyse approfondie des dynamiques communautaires dans le jeu vidéo
Le projet “Examining Socialization with a Nexus to Radicalization Across Gaming (-Adjacent) Platforms Through a Gender Lens” cherche à déterminer si les interactions sociales au sein des espaces de jeu et leurs plateformes adjacentes peuvent contribuer à la diffusion d’idéologies extrémistes.
L’étude s’intéresse particulièrement à la manière dont les communautés se forment autour d’identités de groupe spécifiques et à l’exclusion de certains individus considérés comme “hors-groupe”.
Grâce à un modèle d’analyse genrée (GBA+), les chercheurs explorent les mécanismes qui facilitent ces processus de socialisation. Les espaces numériques transnationaux et idéologiquement variés sont étudiés pour identifier les dynamiques culturelles et communicationnelles en jeu.
Cette approche permet d’examiner comment ces espaces influencent les comportements et les discours en ligne, en mettant en lumière les facteurs de radicalisation.
Un projet aux ambitions concrètes pour prévenir l’extrémisme
Au-delà du simple constat, cette recherche ambitionne de fournir une analyse accessible aux décideurs politiques et aux acteurs du secteur. L’objectif est d’améliorer les stratégies de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent en ligne, notamment dans les communautés de joueurs.
L’équipe du projet exploite une base de données issue de plusieurs plateformes de jeu et d’échanges connexes pour mieux comprendre comment ces interactions sociales évoluent. L’étude s’étend à différents pays afin de mieux cerner les spécificités culturelles et la diversité des marqueurs identitaires en jeu.
En identifiant les dynamiques de socialisation potentiellement nuisibles, cette initiative espère mettre en évidence les mécanismes favorisant la propagation de discours extrémistes. L’analyse des aspects culturels et linguistiques de ces communautés est également un élément clé pour comprendre comment ces espaces peuvent devenir des terrains propices à la radicalisation.