I, Robot fait son grand retour sous la forme d’une suite directe du jeu d’arcade culte de 1984, développée par le studio britannique Llamasoft. Ce nouveau titre ne se contente pas d’une mise à jour graphique, mais propose une réinvention audacieuse et psychédélique du concept d’origine, avec des mécaniques inédites et un sens du détail hors norme.
Un hommage rebelle à l’original
Le jeu reprend le cœur du gameplay de l’épisode de 1984 : le joueur incarne un petit robot qui défie un œil tout-puissant en sautant pour changer la couleur de cases sur une grille. Ce simple acte de désobéissance devient une révolte visuelle dans un univers régi par l’oppression. L’objectif : colorer toutes les cases de chaque niveau pour faire exploser l’espace et se rapprocher de l’œil géant qui surveille tout.
Cette mécanique centrale est enrichie par des phases de shooter sur rails, où l’on affronte des ennemis appelés tetras. Ces moments apportent une tension supplémentaire et permettent de gagner des bonus temporaires, ajoutant plus de profondeur au gameplay sans le trahir.
L’explosion visuelle typique de Llamasoft
Fidèle au style de Jeff Minter, le génial développeur derrière Llamasoft, ce nouveau I, Robot regorge d’effets visuels hallucinés et de sons absurdes. Entre néons saturés, transitions kaléidoscopiques et voix synthétiques délirantes, chaque niveau semble tout droit sorti d’un rêve sous acide. Même les bruitages — notamment les célèbres bêlements de moutons — renforcent la dimension absurde et excentrique du jeu.
Les environnements changent constamment. Certains demandent de supprimer des cases empoisonnées, d’autres exigent de lutter contre des entités capables de recolorer la surface. En s’inspirant parfois de titres comme Deflex ou Amidar, chaque niveau devient une expérience singulière, imprévisible et déroutante.
Un apprentissage par la découverte
Le jeu ne prend pas le joueur par la main. Aucun tutoriel traditionnel, ici. L’apprentissage se fait en expérimentant, en testant chaque interaction par soi-même, comme dans les jeux d’arcade classiques. Par exemple, tirer sur des oiseaux permet de colorer automatiquement les cases survolées, une mécanique jamais explicitement expliquée. Cet aspect renforcera sûrement la nostalgie des vétérans, mais pourra aussi désarçonner les nouveaux venus.
Ce choix de design construit une véritable courbe de progression organique. Le plaisir vient autant de la découverte des mécaniques cachées que de leur maîtrise. Cela renforce l’impression que chaque joueur peut vivre une aventure légèrement différente.
Des phases explosives entre les niveaux
Entre chaque tableau classique, le jeu bascule vers des séquences de shooter sur rails plus intenses. Les ennemis fusent à l’écran, les tirs croisent en tous sens, et la surface du niveau peut se transformer en tube psychédélique ou spirale géométrique. Cette variété donne au joueur un sentiment de vitesse et d’urgence, rompant le rythme plus posé de la phase de grille.
Ces moments agissent comme un défouloir ultra-sensoriel, renforçant à la fois l’intensité émotionnelle du jeu et son ambiance déjantée. Chaque transition devient une fête visuelle capable de surprendre même les joueurs les plus avertis.
Liberté totale et humour typique de Jeff Minter
I, Robot propose une sélection de niveaux en accès libre. Le joueur peut commencer où il souhaite, revisiter ses préférés ou s’attaquer aux plus difficiles d’entrée de jeu. Des objectifs bonus viennent pimenter chaque étape, ajoutant une couche de stratégie pour les complétistes.
Un mode spécial, “Ungame”, permet de parcourir les environnements sans être soumis à la pression des ennemis ou des scores. Ce mode souvenir sert autant d’espace de relaxation que d’exposition contemplative de l’univers visuel du jeu. Quant au désormais célèbre “test de mouton”, il n’a aucune utilité réelle, mais illustre parfaitement l’humour absurde emblématique du studio.
En réunissant liberté de progression, création débridée et respect fervent du matériau original, I, Robot parvient à capturer la magie des premiers jeux d’arcade tout en se forgeant une identité résolument moderne.