L’ex-dirigeant de PlayStation, Shuhei Yoshida, exprime sa déception face à la Nintendo Switch 2. Bien que plus puissante et compatible avec les gros jeux tiers, elle ne propose pas, selon lui, l’innovation hardware qui faisait la marque de fabrique de Nintendo. Il redoute un Nintendo trop proche de la concurrence.
Une console plus puissante, mais trop classique
La Switch 2 pourra faire tourner des jeux comme Elden Ring et Cyberpunk 2077, ce qui témoigne de sa nette amélioration technique. Elle propose également de nouvelles options, comme le Game Chat avec vidéo (via caméra optionnelle) ou la possibilité d’utiliser les Joy-Con comme souris, ainsi que divers ajustements secondaires. Malgré tout, pour Shuhei Yoshida, ces ajouts ne suffisent pas à redéfinir l’expérience Switch.
Dans une interview accordée au podcast Easy Allies, relayée par Eurogamer, Yoshida exprime sa frustration : pour lui, Nintendo a toujours été reconnu pour ses idées originales en matière de conception matérielle. Le premier modèle de Switch proposait un concept novateur alliant console portable et salon. Mais avec la Switch 2, Nintendo semble simplement avoir choisi la voie de la montée en gamme, avec un écran plus grand, une meilleure résolution, et une puissance permettant le 4K à 120 fps.
Même la communication autour du produit trahit ce changement : “Ils ont mis un ingénieur matériel en tête de stream, comme le font les autres plateformes”, souligne-t-il, comme pour marquer une rupture avec la culture de l’expérimentation qui faisait jusqu’ici l’identité de Nintendo.
Un sentiment de stagnation malgré la demande du public
Yoshida reconnaît que cette orientation vers une version améliorée de la Switch répond aux attentes du public. Beaucoup de joueurs espéraient simplement une version boostée de la console originale. “Je suis un peu déçu… parce qu’ils n’ont déçu personne”, ironise-t-il. C’est justement ce consensus autour de la Switch 2 qui l’inquiète : Nintendo semble désormais chercher à plaire plutôt qu’innover.
Le géant japonais, selon lui, a toujours su fusionner hardware et software pour créer de nouvelles manières de jouer. Or, la Switch 2, bien qu’agréable sur le papier, s’inscrit dans une logique plus classique, proche de celle de Sony ou Microsoft. Le risque est que Nintendo devienne simplement un constructeur parmi d’autres, misant sur la performance brute au détriment de sa singularité.
Ainsi, Yoshida redoute que cette nouvelle stratégie, même si elle assure le succès commercial à court terme, fasse perdre à Nintendo ce qui le rendait vraiment unique dans l’industrie du jeu vidéo.