Hideo Kojima, le cerveau dérangé mais brillant derrière Metal Gear et Death Stranding, n’a pas sa langue dans sa poche quand il s’agit de dire ce qu’il pense. Dans une interview récente, il a partagé sans filtre sa frustration envers l’industrie du jeu vidéo, jugeant certains développeurs pas assez « réalistes » pour faire de bons jeux d’infiltration. Ambiance.
Kojima, déçu par l’amateurisme militaire de certains studios
Lors d’une interview accordée à Ssense, Hideo Kojima a révélé avoir été invité par un studio prestigieux pour conseiller sur un tout nouveau jeu d’infiltration. Jusque-là, tout est normal. Sauf que le papa de Snake a été littéralement choqué par le manque de connaissances basiques des développeurs en matière… d’armes à feu. Pas de mauvaises blagues ici : selon Kojima, aucun d’eux ne savait démonter ou manipuler une arme correctement.
Et pour lui, ce n’est pas qu’un détail. Il estime que ce genre d’incompétence nuit à la crédibilité d’un jeu. On parle quand même du gars qui a fait passer des heures aux joueurs à se cacher dans des casiers et à écouter les conversations ennemies avec la précision d’un espion de la CIA. Alors forcément, voir une équipe bosser sur un jeu d’infiltration sans la moindre connaissance militaire, ça pique.

Une formation spéciale pour tuer ? Pas totalement impossible avec Kojima
Toujours dans la même interview, notre game designer préféré ne pouvait pas s’arrêter là. Avec son aplomb habituel, il a balancé qu’il avait récemment suivi une formation… lui ayant appris « tant de façons de tuer des gens ». Évidemment, aucune précision sur le lieu ou le contexte, mais venant de l’auteur de Death Stranding dans lequel on combat un fanatique de la pizza, ça pourrait être du sérieux comme du pur troll génial.
Il est fort probable que cette « formation » soit liée à ses recherches pour ses œuvres cultes comme Metal Gear Solid ou Death Stranding, deux licences connues pour leur souci maniaque du réalisme tactique. Chez Kojima, même le choix du gilet pare-balles a du lore derrière lui. Et forcément, ça passe par un minimum de terrain.
Kojima dénonce la standardisation paresseuse du Summer Games Fest
Mais l’homme ne s’est pas arrêté aux critiques logistiques, non. Kojima s’est aussi payé le Summer Games Fest de cette année, qu’il considère comme un défilé de jeux interchangeables avec des mécaniques et un look tous droits sortis d’un générateur aléatoire de monstres génériques.
Pour lui, tout commence à se ressembler : mêmes environnements sombres, mêmes combats contre des boss difformes, une DA calquée sur le succès du voisin. Là où les studios mainstream voient des tendances à exploiter, Kojima y voit de la paresse créative. Et ça, ça le rend fou. Littéralement.
Ce n’est pas une nouveauté : l’homme milite depuis toujours pour plus d’originalité dans le game design. Et vu qu’il est capable de pondre un jeu où le héros met 30 minutes à livrer un colis en silence à travers une zone radioactive pendant qu’une baleine fantôme lui hurle dessus, on peut difficilement lui reprocher de ne pas pousser au renouvellement.
Le message de Kojima aux développeurs est clair : si vous prétendez faire du jeu d’infiltration ou du gameplay militaire, commencez par apprendre à manipuler une arme. Et si vous faites de la fantasy-action en boucle sur fond de monstres mutants, assurez-vous au moins que votre jeu a une identité. Parce que sinon, Kojima va continuer à venir vous juger dans votre propre studio. Et il saura déjà comment vous neutraliser. GG.


