Supergiant Games a réussi un exploit rare : fusionner narration et gameplay dans Hades avec une efficacité redoutable. Ce roguelike, quatre ans après sa sortie, reste un exemple phare de storytelling parfaitement adapté au média vidéoludique. Grâce à sa structure répétitive et à des dialogues captivants, Hades révolutionne l’expérience narrative.
Une narration adaptée au format roguelike
Là où de nombreux jeux vidéo peinent à équilibrer récit et gameplay, Hades brille par sa capacité à lier ces deux aspects. Chaque tentative de Zagreus pour s’échapper des enfers est l’occasion d’en apprendre plus sur les personnages et leurs relations.
Les dialogues, courts et percutants, s’intègrent parfaitement entre les phases d’action. À chaque nouvelle rencontre, Zagreus découvre les motivations, les rancunes et les émotions de ses proches, comme Nyx, Achille ou encore Thanatos.
Le rythme narratif est soigneusement dosé : même si les personnages réapparaissent régulièrement, leurs répliques évoluent subtilement, évitant toute redondance. Contrairement à d’autres jeux où la répétition des dialogues devient lassante, Hades parvient à enrichir son histoire à chaque run sans jamais freiner l’action.
Cette technique renforce l’immersion du joueur tout en le laissant libre de progresser à son rythme.
Des relations évolutives et un récit gratifiant
Les relations dans Hades ne sont pas figées, elles évoluent au fil des combats et des échecs de Zagreus.
La dynamique avec Mégère, par exemple, repose sur un système aléatoire : parfois elle est présente en tant que boss, d’autres fois ce sont ses sœurs qui prennent sa place. Cette alternance permet d’approfondir les différentes facettes de leur relation, rendant chaque interaction plus riche et significative.
Supergiant encourage également le joueur à investir émotionnellement dans ces relations grâce à l’utilisation du nectar, une ressource précieuse qui permet de renforcer les liens avec certains personnages.
Chaque choix influence le développement de ces relations, créant une véritable attache avec les figures récurrentes du jeu. Même la relation conflictuelle entre Zagreus et son père, Hadès, évolue au fil des runs. Bien que ce dernier reste hostile, il finit par reconnaître la persévérance de son fils, une évolution qui trouve un écho dans la progression du joueur.
Le point culminant de l’histoire, lorsque Zagreus atteint enfin sa mère Perséphone, illustre parfaitement l’art de Supergiant à tisser une narration immersive et gratifiante. Bien que la quête principale trouve une forme de conclusion, le jeu reste rejouable grâce à la richesse de ses récits secondaires et de ses relations à approfondir.
Cette fin, à la fois satisfaisante et ouverte, maintient l’intérêt du joueur tout en soulignant la cohérence du récit avec la structure roguelike.
Vers un nouveau chapitre avec Hades 2
Avec Hades 2, les attentes sont élevées. La promesse d’un récit toujours aussi bien intégré au gameplay et d’un univers encore plus profond suscite l’enthousiasme. Si Supergiant parvient à répéter l’exploit tout en innovant, Hades 2 pourrait bien devenir une nouvelle référence en matière de storytelling vidéoludique.