Apple pourrait bientôt devoir réintégrer Fortnite sur l’App Store américain, avec ou sans son consentement. Une juge fédérale, visiblement exaspérée, somme la firme de Cupertino d’approuver la soumission du jeu ou d’expliquer devant la cour pourquoi elle s’y refuse. La pression judiciaire monte d’un cran.
Une juge agacée par les manœuvres d’Apple
La juge Yvonne Gonzalez Rogers, connue pour ne pas mâcher ses mots dans l’affaire Epic Games vs Apple, vient de taper du poing sur la table. Dans une nouvelle requête envoyée à Apple, elle exige que l’entreprise nomme formellement la personne responsable de mettre en œuvre les injonctions judiciaires. En clair : « Qui appuie sur le bouton refuser, et pourquoi ? »
Epic Games a récemment demandé au tribunal de forcer Apple à accepter la soumission de Fortnite sur l’App Store US. Ce rappel à l’ordre n’est pas anodin, certains y voient la menace discrète mais bien réelle de sanctions contre Apple pour non-respect d’une décision de justice.
Retour sur un loot de procès particulièrement long
Ce nouvel épisode s’inscrit dans la saga judiciaire entre Epic Games et Apple, un combat qui dure depuis 2020 et qui a déjà fait couler plus d’encre que tous les journaux de l’Overwatch League réunis. À l’origine : le retrait brutal de Fortnite de l’App Store, après qu’Epic a tenté de contourner la commission de 30 % en intégrant son propre système de paiement.
La décision finale du procès avait été en demi-teinte : non, Apple n’est pas un monopole selon la justice américaine, mais oui, Epic et les autres développeurs ont désormais le droit de proposer des liens de paiement externes. Le problème ? Apple semble avoir activé son mode « delay-tank » et traîne des pieds sur l’application concrète de cette décision.
Une injonction à moitié respectée
Techniquement, Apple a commencé à se conformer. Les développeurs aux États-Unis peuvent demander une dérogation pour rediriger les utilisateurs vers leurs propres systèmes de paiement.
Attention, le boss final est toujours là : Apple réclame une commission de 27 % sur ces ventes, et impose l’affichage de pop-ups dissuasifs à chaque tentative d’achat externe. Tu veux un skin via une page web ? Prépare-toi à cliquer frénétiquement sur « continuer » en ayant l’impression d’ouvrir une faille temporelle interdimensionnelle.
La juge n’est clairement pas impressionnée. Depuis que Fortnite a été soumis à nouveau sur l’App Store, Apple temporise, affirmant attendre la décision d’appel sur cette fameuse injonction. Résultat : Epic s’impatiente et la juge aussi.
Ce que ça peut changer pour les autres développeurs – et le reste du monde
Si Apple est forcée de valider la soumission de Fortnite, c’est tout l’écosystème App Store qui pourrait basculer. Ça sent déjà le patch note massif pour les pratiques commerciales de Cupertino. Côté développeurs, certains pourraient enfin avoir une vraie alternative économique, même si les conditions restent… semi-OP.
À l’international, ce rebondissement pourrait aussi faire tache d’encre. L’Europe, la Corée du Sud et d’autres pays mettent déjà la pression sur Apple pour son modèle fermé, et cette affaire donne de nouvelles munitions aux législateurs.
Pour l’instant, silence radio du côté de la Pomme. Epic, de son côté, reste discret – pas de tweet salé, pas de danse de victoire. Si Fortnite revient sur l’App Store, les serveurs risquent de chauffer plus vite qu’un RTX 4080 en pleine tempête de particules. Affaire à suivre, très bientôt probablement, devant un tribunal pas très fan du « wait & see ».