Alix Wilton Regan, voix iconique de l’Inquisitrice dans Dragon Age: Inquisition, a confirmé qu’elle ne reprendra « probablement » plus jamais ce rôle culte. Un adieu émouvant qui s’inscrit dans un développement mouvementé pour BioWare, marqué par de nombreux bouleversements.
Un dernier combat pour l’Inquisitrice
Dix ans après Dragon Age: Inquisition, Alix Wilton Regan est retournée en studio pour incarner une dernière fois l’Inquisitrice dans The Veilguard. Si elle ne joue plus le rôle principal, son retour a été chargé d’émotion. « Je me suis mise à pleurer dans la cabine », raconte-t-elle, touchée par la fin poignante écrite pour son personnage. Cette conclusion, qu’elle estime « parfaite », mêle adieux et retrouvailles avec Solas, figure centrale de l’intrigue.
Le doublage n’a pourtant pas été simple : plusieurs sessions ont été annulées, réécrites, réenregistrées. « Il y avait de gros changements », confie-t-elle. Mais malgré le chaos, elle sentait que l’histoire trouvait enfin son sens. Elle a même contacté BioWare pour leur dire : « C’est la bonne fin. Je le sais parce que je pleure en la jouant. »
Son lien avec l’Inquisitrice reste fort, bien que le temps ait passé. Lors des séances d’enregistrement, elle a été confrontée à sa propre voix d’il y a dix ans. « Je me suis dit : mon dieu, j’étais une gamine. » Une distance qui fait écho à la manière dont BioWare a écrit le personnage : plus âgée, plus sage, moins héroïne fraîchement débarquée, plus leader expérimentée. Un choix qu’elle salue, trouvant cette évolution cohérente et fidèle au vécu de l’Inquisitrice.
BioWare, une histoire d’amour et de tristesse
Wilton Regan garde une affection profonde pour BioWare, qui a lancé sa carrière. Elle a travaillé sur Dragon Age: Origins, Awakening, DA2, Inquisition, mais aussi sur Mass Effect 3 en tant que Sam Traynor. Voir le studio changer, perdre des membres de son équipe et traverser des périodes d’incertitude l’attriste profondément. « Je veux les voir s’épanouir. Quand on t’a offert des rôles aussi incroyables, tu veux que ces gens réussissent. »
Elle insiste sur le lien humain tissé au fil des projets. Ces développeurs devenus parents, ces réalisateurs restés des années à ses côtés… c’est toute une famille professionnelle qu’elle voit aujourd’hui en difficulté. Et malgré la joie de revenir brièvement dans The Veilguard, elle a ressenti un véritable deuil en quittant l’Inquisitrice : « C’était comme dire adieu à ma fille. »
Côté coulisses, elle évoque aussi ses propres choix de romance dans le jeu. Iron Bull, Sera, Solas : des compagnons qu’elle a explorés non seulement pour le plaisir, mais aussi par souci de cohérence d’actrice. « Comprendre Solas était essentiel pour jouer certaines scènes. » Toujours investie, jamais dans la distance.
Elle évoque également son passage dans Mass Effect, où elle a incarné Sam Traynor, personnage fort et ouvertement queer. Une liberté de ton qui, selon elle, définit BioWare : « C’était audacieux, et ça m’a marquée. »
Aujourd’hui, elle prêterait volontiers sa voix à un nouveau personnage dans Mass Effect, qu’elle connaît moins bien. Dans Dragon Age, c’est Morrigan qu’elle aimerait incarner, la jugeant « forte, ancrée, et sexy ». Et dans Assassin’s Creed, elle espère un jour voir Aya – personnage qu’elle a doublé – recevoir l’importance qu’elle mérite.
Bientôt à l’affiche du reboot de Perfect Dark dans le rôle de Joanna Dark, Alix Wilton Regan tourne une nouvelle page. Mais pour beaucoup, elle restera à jamais la voix de l’Inquisitrice, celle qui a su donner une âme à l’une des figures les plus marquantes de la fantasy vidéoludique.