Lorsque l’on évoque Crysis, ce ne sont ni son intrigue, ni son arsenal impressionnant qui viennent à l’esprit. Non, la première chose qui nous traverse l’esprit est cette question légendaire devenue un mème : “Votre PC peut-il faire tourner Crysis ?”
En 2007, Crytek lançait un jeu si gourmand en ressources graphiques que même les configurations les plus puissantes de l’époque peinaient à atteindre des performances optimales. Ce choix délibéré de rendre le jeu incroyablement exigeant a été récemment expliqué par Cevat Yerli, fondateur de Crytek et directeur du projet.
Un jeu conçu pour résister au temps
Dans une interview avec PC Gamer, Yerli a révélé que l’objectif principal de l’équipe de développement était de rendre Crysis “à l’épreuve du temps”.
Je voulais m’assurer que Crysis ne vieillisse pas, qu’il soit à l’épreuve du futur. Ainsi, même si je le lançais trois ans après sa sortie, il devrait encore paraître impressionnant”, explique Yerli.
Le mode “Ultra” et les réglages “Très élevé” du jeu avaient donc été conçus pour fonctionner avec des technologies prévues pour arriver sur le marché en 2010. Cependant, cette vision futuriste n’a pas été immédiatement comprise par les joueurs.
“Beaucoup ont essayé de maximiser les réglages de Crysis dès sa sortie”, poursuit-il. “Mais ce n’est pas pour cela que nous avons créé le mode Ultra.”
Un mème qui résume une époqu
Le choix audacieux de Crytek a cependant engendré des frustrations. De nombreux joueurs pensaient à tort que leurs PC n’étaient pas à la hauteur, alors que c’était le jeu lui-même qui était conçu pour exploiter le potentiel de la prochaine génération de matériel. Cette confusion a donné naissance au célèbre mème “Can it run Crysis?”, devenu un symbole de la domination technique du jeu.
Même le remaster de Crysis, sorti plusieurs années plus tard, a poussé les composants modernes à leurs limites, nécessitant un patch pour le rendre compatible avec plus de configurations.
Un succès technique qui a marqué l’industrie
L’ambition de Crytek allait au-delà du jeu lui-même. Yerli raconte qu’après la sortie de Crysis, il a été invité à une conférence sur la nanotechnologie, en raison de l’authenticité apparente du CryNet Nanosuit.
J’ai dû expliquer aux organisateurs que ce costume n’était pas réel, plaisante Yerli.
En fin de compte, Crysis reste un exemple emblématique de l’innovation dans le jeu vidéo. Bien que son lancement ait frustré certains joueurs, il a établi une norme technologique, inspirant toute une génération de développeurs à repousser les limites du possible.