La collaboration entre Diablo 4 et le mythique manga Berserk avait tout pour séduire les fans des deux univers. Attendue avec impatience par la communauté, cette annonce promettait une rencontre inédite entre deux mondes marqués par la violence, les ténèbres et les batailles épiques. Pourtant, le résultat s’est avéré bien en deçà des attentes.
Un contenu gratuit minimaliste et répétitif
Au cœur de l’événement Berserk de Diablo 4, un système de récompenses limitées et peu engageantes. En affrontant des ennemis d’élite, les joueurs pouvaient collecter des Behelits, une monnaie spéciale permettant de débloquer quelques éléments cosmétiques : tatouages, trophées de monture, accessoires et une plaque nominative inspirée du manga.
Cependant, pour tout obtenir, il faut récupérer pas moins de 400 Behelits. Même si ces objets tombent régulièrement, la mécanique est répétitive, transforme l’expérience en une corvée, et ne propose aucune forme de narration ou d’immersion liée au monde de Berserk.
Le contenu gratuit semble davantage servir d’alibi à une opération commerciale que de réelle célébration de la mythologie de Kentaro Miura.
Une boutique plus riche… mais hors de prix
L’essentiel de l’événement repose en réalité sur la boutique en jeu, où Blizzard propose quatre ensembles d’armures premium ainsi qu’un pack d’animaux de compagnie. Chaque set est vendu pour 2 800 Platine, et la monture spéciale coûte 2 500 Platine.
Pour acquérir l’ensemble complet, un joueur doit dépenser plus de 120 dollars de monnaie virtuelle. Parmi les plus convoités, on retrouve l’iconique armure du Berserker de Guts et son épée Dragon Slayer, disponibles uniquement contre la somme maximale.
Blizzard a par ailleurs réduit la quantité de Platine offerte dans le passe de combat, passant de 700 à seulement 200 Platine par saison, rendant l’accès gratuit aux cosmétiques encore plus restreint.
Des modèles fidèles mais peu exploités
Graphiquement, les ensembles inspirés de Berserk sont une réussite. Les développeurs ont su retranscrire avec fidélité les designs originaux de Miura, notamment pour Guts et Skull Knight. Les textures, effets et animations sont à la hauteur des attentes.
Mais ces modèles ne sont que des apparats cosmétiques sans réelle intégration dans l’univers de Diablo 4. Aucune quête, aucun dialogue ou événement scénarisé ne vient contextualiser leur présence, ce qui donne l’impression d’une simple superposition d’esthétique.
L’absence de Casca, personnage emblématique de Berserk, a également été soulignée par les fans comme une occasion manquée d’ajouter de la diversité et de la profondeur au contenu.
Une comparaison frustrante avec Diablo Immortal
L’initiative aurait pu passer inaperçue si une autre branche de la franchise n’avait pas fait mieux au même moment. En parallèle, Diablo Immortal – le jeu mobile de Blizzard – proposait lui aussi une collaboration Berserk, cette fois beaucoup plus ambitieuse.
Parmi les ajouts majeurs :
• La présence d’un boss issu du manga, Nosferatu Zodd
• Une gemme légendaire inspirée des Behelits
• Une reconstitution jouable de l’Eclipse, une scène clé du manga
Autant d’éléments qui donnent à Diablo Immortal une vraie valeur immersive dans cette coopération, là où Diablo 4 se contente de cosmétiques décoratifs.
Un manque de vision inquiétant pour l’avenir
Face à ce flop, certains fans pointent une absence flagrante de vision créative du côté de Blizzard. L’inertie constatée dans ce crossover rappelle les critiques adressées à la feuille de route 2025 de Diablo 4, jugée pauvre en contenu et en innovations.
Nombreux sont ceux qui espéraient voir une intégration plus ambitieuse de Berserk sous forme de :
• Mode de jeu temporaire inspiré de l’Eclipse
• Armes uniques comme la Dragon Slayer
• Récompenses narratives ou à débloquer via défis spécifiques
À la place, Blizzard envoie un message brouillé : le design est là, mais le cœur du jeu reste vide. Ce partenariat, qui aurait dû marquer un tournant, se résume à une opération commerciale manquant de passion, inquiétant pour les collaborations futures déjà annoncées par le studio.