Tout le monde les adore, tout le monde en veut plus… mais rien ne vient. Dans un monde vidéoludique où les suites tombent plus vite qu’un invadeur dans Elden Ring, certains jeux brillants restent bloqués sur pause. Non par manque de succès, mais souvent à cause de studios perdus, de droits coincés ou de choix que seuls les dieux du game design comprennent.
Bloodborne : une pépite gothique coincée sur PS4
Sorti en 2015, Bloodborne a redéfini le style From Software avec un virage brutal vers le combat offensif, nerveux comme une run contre Ludwig en NG+. Oubliez le bouclier, ici ça esquive, ça riposte et ça saigne. L’univers de Yharnam, entre horreur lovecraftienne et ruelles victoriennes, n’a rien perdu de son pouvoir de fascination.
Et pourtant, malgré des appels désespérés de la part des fans, pas la moindre suite à l’horizon. Pas de portage PC, pas de version PS5, juste un 30 FPS bloqué comme un boss glitched dans un mur. Alors que les Soulslike prolifèrent et que From Software a enchaîné avec Sekiro et Elden Ring, Bloodborne reste figé dans le passé, comme une malédiction sans fin.

Bully : l’école où on avait franchement envie de rester
Quand Rockstar décide de faire un GTA version lycée, ça donne Bully, le jeu où balancer des pétards dans les chiottes et draguer en classe valait presque plus le coup que de décrocher une étoile dans GTA San Andreas. Jimmy Hopkins, le roi des cancres, y menait la révolte dans une école saturée de harcèlement, de fêtes ratées et de cours de chimie explosifs.
Les fans en redemandent depuis plus d’une décennie, et au moins deux tentatives de suites existeraient dans les souterrains de Rockstar, à côté de Half-Life 3 et du portage Switch de Red Dead Redemption II. Mais toujours rien. Bully reste la meilleure idée de Rockstar sans lendemain. Ragequit légitime.
Sekiro : l’art du sabre, sans suite ni trahison
En 2019, From Software a changé de tempo. Avec Sekiro: Shadows Die Twice, on oublie la magie et les builds OP de Dark Souls pour se concentrer sur du un-contre-un sauvage et chirurgical. Un Japon féodal réinventé, des boss qui t’obligent à apprendre leur danse par cœur, et une mécanique de posture qui valorise la pression constante. Si tu rates, tu recommences. Et tu recommenceras. Encore.
Mais contrairement à ce que son succès pouvait laisser espérer, Sekiro n’a jamais été pensé pour devenir une franchise. Pas de New Game++ à l’échelle de la décennie, From préfère creuser l’univers d’Elden Ring. Dommage, car on se serait bien repris une beigne de la Chouette en 60 FPS natif.
Sleeping Dogs : le GTA-like qui aurait mérité son DLC Hong Kong 2.0
Petit bijou de monde ouvert, Sleeping Dogs est sorti comme un ninja en 2012. Entre infiltration, arts martiaux et poursuites en moto au milieu des néons de Hong Kong, le jeu respirait le cinéma d’action asiatique. C’était brutal, fluide et spectaculaire. En plus, le script tenait la route, ce qui dans un open world reste trop rare pour être ignoré.
Mais malgré ses 2 millions d’unités écoulées, le rêve s’est éteint avec la fermeture de United Front Games en 2016. Depuis, c’est le silence radio, à part quelques mods de fans. Un Remastered sur PS5 aurait pu lui donner un second souffle, mais rien. Sleeping Dogs dort pour de bon.
Shadow of the Colossus : 16 boss et un vide que même Elden Ring ne comble pas
Chef-d’œuvre intemporel signé Team Ico, Shadow of the Colossus est la preuve que parfois, moins c’est vraiment plus. Pas de mobs, pas d’XP, juste toi, ton cheval, et seize monstres majestueux à assassiner sur l’autel de l’amour. Chaque victoire est un crève-cœur et chaque colosse une œuvre d’art.
Malgré un remaster somptueux sur PS4, l’histoire de cet univers reste figée. Son successeur spirituel, The Last Guardian, a souffert d’un dev long comme un tuto de WoW Classic. Et depuis ? Silence radio. Dommage, car on aurait aimé explorer d’autres terres dévastées, à la recherche de rédemption.
Sunset Overdrive : le shooter punk oublié à cause d’un rachat
Avant de devenir les rois du swing avec Spider-Man, Insomniac a lâché Sunset Overdrive en 2014 comme une grenade multicolore sur Xbox One. Stylistiquement déjanté, il mélangeait acrobaties sur rails et armement WTF (coucou le Canon à vinyls). Le ton punk et méta faisait mouche, et le gameplay était addictif comme une nuit blanche sur Fortnite au chapitre 2.
Mais avec le rachat d’Insomniac par Sony, l’avenir de Sunset Overdrive est tombé dans un gouffre temporel. Et vu que le jeu est encore verrouillé côté Xbox, les chances d’un retour sont quasi nulles. Même avec un crossover avec Ratchet, il ne reviendra probablement jamais grinder nos consoles.
Metal Gear Rising: Revengeance : le metal hack & slash qui avait tout cassé
PlatinumGames a pris Raiden, le ninja cyborg parfois mal aimé de Metal Gear Solid 2, et l’a transformé en tueur de boss mégalos en slow-motion. Devenez une machine de guerre philosophique, tranchez les ennemis en morceaux, et affrontez des boss aussi WTF qu’un sénateur bodybuildé prônant le darwinisme politique. Oui, Revengeance était barré, mais c’était du lourd.
Le gameplay était ultra nerveux, le style musical complètement OP, et techniquement, c’était maîtrisé. Pourtant Konami a préféré plonger dans des pachinkos plutôt que de valider une suite. Triste sort pour un jeu devenu culte. Appuyez sur F, et faites-le avec votre katana.
L.A. Noire : l’interrogatoire facial qui aurait mérité une promotion
Sorti en 2011, L.A. Noire proposait un concept unique : résoudre des crimes en lisant les visages des suspects comme un joueur de poker en panique sur Twitch. Grâce à la tech révolutionnaire du MotionScan, les visages étaient plus expressifs que dans certains films de la même époque. Enquêtes, ambiance années 40, corruption… Le tout au volant d’une bagnole vintage.
Mais derrière cette façade brillante, le développement a été un véritable calvaire. Team Bondi, le studio à l’origine du jeu, a sombré dans la polémique et la fermeture. Rockstar a bien pondu un remaster, et une version VR, mais jamais de suite. Et franchement, on aurait bien voulu remonter les rues de Los Angeles dans un LA Noire 2.
Ces titres, chacun dans leur genre, ont laissé une marque indélébile.


