Un vrai Battlefield, c’est tout ce qu’on demande. Pas un énième FPS qui joue à cache-cache avec ses racines. Alors que DICE et EA visent les étoiles avec Battlefield 6, les fans ont juste envie de retrouver leur sandbox militaire préféré et ses bastons organiques à grande échelle. Est-ce réellement trop demander ?
Battlefield 1, l’ultime terrain de jeu de la franchise
Il faut le reconnaître : Battlefield 1, sorti en 2016 et basé sur la Première Guerre mondiale, a été une bouffée d’air pur. Zéro fioriture, zéro clone de Call of.
Pas de skins fluo ni de Battle Royale parachuté à la truelle. À la place, une ambiance pesante mais crédible, des décors à tomber et une narration épurée mais humaine. Et surtout, ce sentiment d’être un pion parmi tant d’autres dans une guerre qui vous dépasse. Un plaisir rare dans le genre.
Malgré son contexte historique moins vendeur que les éternels conflits modernes, Battlefield 1 a conquis près de 30 millions de joueurs.
Pourquoi ? Parce qu’il faisait tout bien : gunplay solide, maps destructibles organiques, véhicules utiles mais pas omnipotents, et un vrai respect du travail d’équipe. Le jeu récompensait les rôles de soutien, tactiques, et ne punissait pas ceux qui n’étaient pas là pour faire du 360 no scope. Improbable mais réussi, ce Battlefield reste aujourd’hui la meilleure itération selon de nombreux fans. Et leur point de repère quand les nouveaux épisodes partent en vrille.

La dérive Warzone : un avenir qui inquiète
Le problème, c’est que tout semble indiquer que Battlefield 6 se dirige à fond vers le mirage du “succès moderne”. Traduction : EA veut sa part du gâteau façon Call of Duty et Warzone, et réfléchit logiquement à injecter une grosse dose de Battle Royale dans la formule. Parce que c’est ce qui cartonne, parce que c’est facile à monétiser, et tant pis si ça dénature ce qu’était Battlefield.
Un mode BR dans Battlefield ? Pourquoi pas, si l’ADN de la série est respecté. Mais quand tout est pensé autour de ça, que l’équilibrage des classes est laissé de côté, que le jeu d’équipe devient accessoire, et que chaque soldat ressemble à un influenceur TikTok déguisé… on n’y est plus.
Battlefield sans sa guerre ouverte, sa coordination et ses rôles complémentaires, c’est juste un autre FPS bruyant en quête de hype.
Retour aux bases : les vieux Battlefield n’ont pas dit leur dernier mot
Les vétérans de la série le savent : Battlefield 2, 3 et 4 n’étaient pas juste de bons jeux. C’étaient des expériences multijoueurs organiques, scénarisées par les actions des joueurs eux-mêmes. On se souvient tous d’un hélico échappant miraculeusement à un lock-on, ou d’un squad qui tient une colline en infériorité numérique. C’était cinématographique, sans le vouloir. Pas besoin de scripts. Juste une architecture pensée pour la coopération, la montée en puissance et l’adaptation.
Ces éditions offraient une richesse tactique à une époque où la plupart des FPS se contentaient d’aligner les kills pour flatter l’ego. Chaque rôle avait son importance. Et on pouvait influer sur le cours d’une partie, pas juste en top fraggant, mais en posant une caisse de munitions au bon moment ou en maintenant un objectif stratégique.
Ce que les joueurs veulent (vraiment)
La communauté ne réclame ni révolution, ni innovation forcée. Juste une promesse tenue. Un Battlefield généreux, plus concerné par l’immersion que par les season pass. Un jeu où les spécialistes n’ont pas pris la place des classes, où les skins ne coûtent pas 20 €, et où le gameplay dicte la monétisation, pas l’inverse.
Quelques points que les joueurs (re)veulent dans Battlefield :
- Des classes claires avec des rôles définis (Adieu, les opérateurs interchangeables)
- Des maps ouvertes, adaptées aux véhicules et à la coordination
- Un gameplay plus lent, plus tactique, moins arcade
- Moins de gadgets inutiles, plus de situations crédibles
- Des dégâts et physiques cohérents
- Une campagne solo courte mais marquante, à la Battlefield Bad Company ou BF1
Battlefield 2042 a été l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire : changement de formule incompris, spécialistes génériques façon Overwatch, design sans âme. Et même si le jeu s’est “relevé” avec quelques patchs et updates bienvenus, le cœur n’y est plus. Le tout servi avec une couche de microtransactions et de skins farfelus sortis d’un autre univers.
Du respect et des développeurs qui connaissent leur jeu
Le rêve un peu fou à ce stade ? Qu’EA file les rênes à une petite équipe passionnée, avec du temps, des moyens, et surtout une vraie vision créative fidèle à la série. Qu’on arrête de transformer Battlefield en plateforme à la Fortnite. Qu’on nous livre un jeu honnête, pas un produit marketing.
Parce que les joueurs ne sont pas idiots. Ils savent ce qu’ils veulent. Et Battlefield n’a pas besoin de copier qui que ce soit pour briller. Il suffit de se souvenir pourquoi cette licence était unique au départ. Si DICE balance un Battlefield pur, bien équilibré et pensé pour les passionnés, les joueurs seront là. Serveurs blindés, squad full comm’ et moments épiques garantis.
Et franchement, après tant de promesses envolées, un petit “Press F to respect the roots” serait amplement mérité.


