Les ascenseurs, trop souvent considérés comme de simples mécaniques de transition dans les jeux vidéo, ont su parfois s’élever au rang de véritables séquences cultes.
Qu’ils servent de théâtre à des combats, à des révélations narratives ou à la montée de la tension, ces scènes transforment un moment banal en expérience inoubliable.
Un classique précurseur : Elevator Action (1983)
Parmi les premiers jeux à mettre en avant les ascenseurs comme élément central de gameplay, Elevator Action propose un concept simple et immersif. Le joueur incarne un agent secret infiltrant un immeuble de 30 étages, récupérant des documents confidentiels tout en échappant aux nombreux ennemis armés.
L’utilisation des ascenseurs sert à la fois d’outil pour se déplacer entre les étages, d’esquiver les tirs ennemis, et de créer une tension permanente. Malgré ses limites techniques, le jeu impressionne par son rythme et son ingéniosité rare pour un titre d’arcade des années 80.
Batman: Arkham Asylum – Premiers frissons à Arkham
Dès les premières minutes de Batman: Arkham Asylum, le joueur est confronté à une séquence d’ascenseur chargée en malaise. Escortant un Joker enchaîné dans les profondeurs de l’asile, Batman reste stoïque alors que les couloirs sombres cèdent la place à un silence oppressant dans l’ascenseur.
Cette scène sert de mise en bouche à l’ambiance gothique du jeu : enfermement, tension psychologique, et affrontement imminent. Le ride solitaire dans une cage métallique avec le plus grand criminel de Gotham donne le ton dès le départ et accroche immédiatement le joueur.
Streets of Rage 4 – L’ascenseur comme arène verticale
Dans le neuvième niveau de Streets of Rage 4, les joueurs se retrouvent piégés dans un ascenseur entièrement vitré au sein d’un gratte-ciel. Le spectacle offert à travers les parois permet d’apprécier la montée vertigineuse tandis que des vagues d’ennemis surgissent sans relâche.
Le combat s’intensifie à chaque étage, les parois destructibles ajoutent une dimension tactique et les animations dynamiques accentuent l’impression d’urgence. Ce passage combine mise en scène visuelle et gameplay effréné pour constituer l’un des sommets du beat ’em up.
Transformers: Devastation – Bataille mobile sur le Proudstar
Loin des ascensions classiques, Transformers: Devastation propose une séquence d’ascenseur horizontale à grande vitesse lors du sixième chapitre. Les Autobots, perchés sur un large cargo suspendu, doivent résister à une invasion chaotique de Decepticons, notamment les Insecticons et Seekers.
La vitesse de défilement du décor, la densité des attaques ennemies et la bande-son tonitruante transforment cette scène en moment d’action mémorable. C’est une démonstration maîtrisée du savoir-faire de PlatinumGames pour allier spectacle et interactivité, tout en renouvelant la symbolique de l’ascenseur.
Black Mesa – L’escalade du “Interloper”
Dans le remake Black Mesa, inspiré de Half-Life, Gordon Freeman se retrouve dans une ascension vertigineuse au cœur d’un environnement alien menaçant. Entouré de créatures qui surgissent sans prévenir, il monte lentement vers l’antagoniste ultime du jeu.
Cette phase transforme un simple déplacement en un chemin de croix haletant, entre gestion des munitions, réflexes de survie et anticipation. Le contraste entre la hauteur de l’élévation et l’urgence permanente due aux attaques donne au joueur l’impression de gravir une montagne infernale vers un destin incertain.
Turtles in Time – L’ascenseur vers Shredder
Dans ce beat ’em all culte qu’est Turtles in Time, un passage court mais marquant voit les Tortues évoluer dans un ascenseur du Technodrome, infesté de troupes de Foot Clan surgissant de partout. Ce segment précède l’affrontement contre Shredder lui-même, plaçant la pression au plus haut.
Malgré sa brièveté, cette montée est rendue inoubliable par un rythme d’enchaînement parfait, des musiques épiques, et une montée en puissance vers le boss. L’ascenseur devient ici un dernier tunnel d’épreuves pour tester les réflexes aiguisés des joueurs avant le climax du niveau.
Metal Gear Solid – L’embuscade invisible
À l’approche d’un des duels les plus emblématiques du jeu, Solid Snake entre dans un ascenseur apparemment vide. Soudain, son allié Otacon l’alerte : il manque des unités furtives dans le bâtiment. La musique s’arrête, la tension monte. Puis des ennemis apparaissent, armés de combinaisons optiques.
C’est une des meilleures scènes d’embuscade de Metal Gear Solid, car elle prend le joueur par surprise, mêlant effroi, confusion et combat rapproché. Ce moment met en lumière le génie de Kojima pour casser les codes d’attentes et installer une narration à travers le gameplay.
Resident Evil 2 Remake – Le Super Tyrant en huis clos
Dans les dernières minutes de Resident Evil 2 Remake, Leon Kennedy est entraîné vers le bas d’un complexe souterrain dans un ascenseur en feu… puis surgit le Super Tyrant, dernière forme de Mr. X. L’espace est étroit, claustrophobique, et le duel à mort s’engage.
Chaque seconde compte alors que l’ascenseur descend ; le joueur doit composer avec les attaques explosives du boss, l’absence d’espace pour esquiver et la pression du chrono. Ce face-à-face brutal condense tout le stress et la tension du jeu en une scène aussi épique que terrifiante.
Ces séquences illustrent à merveille comment un simple ascenseur peut devenir, selon l’intention du jeu, un champ de bataille, un piège insidieux ou un théâtre de tension dramatique.