L’esport est dominé par les MOBA comme League of Legends et Dota 2, ou encore par les FPS tels que Counter-Strike 2 et VALORANT. Mais les jeux de combat ont toujours eu leur propre scène compétitive. En 2025, tout indique que ce genre pourrait enfin atteindre le grand public.
Une scène ancrée dans l’histoire mais restée de niche
Les jeux de combat ont toujours eu une communauté passionnée, depuis les salles d’arcade où les joueurs s’affrontaient pour asseoir leur suprématie. L’engouement a commencé dans les années 90 avec Street Fighter, un jeu devenu culte au point de créer ses propres légendes comme Adam Heart et Peter Rosas.
Dès cette époque, des tournois officiels étaient organisés, comme le Capcom U.S.A’s California Street Fighter II Tournament, où des techniques avancées étaient déjà en développement.
Malgré une présence historique et un soutien constant des développeurs (sauf Nintendo), des titres emblématiques comme Street Fighter, Mortal Kombat et Tekken n’ont jamais atteint la visibilité des jeux multi-joueurs.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la finale du Capcom Cup X sur Street Fighter a réuni 311 610 spectateurs en pic, alors que le championnat du monde de League of Legends 2024 a attiré 6,94 millions de spectateurs et la finale de l’Intel Extreme Masters Cologne 2024 a culminé à 1,05 million.
Le manque d’accessibilité a souvent été pointé du doigt comme un frein au développement de l’esport des jeux de combat. Ces titres exigent un engagement profond et une technicité qui peuvent être rebutantes pour les nouveaux joueurs.
C’est un constat que Capcom et Bandai Namco ont bien compris. Des améliorations comme les commandes modernes de Street Fighter 6 facilitent l’apprentissage, rendant les parties plus gratifiantes pour les débutants.
Sur le plan de l’esport, Bandai Namco a renforcé l’accessibilité en ouvrant des scènes locales, notamment dans des régions sous-représentées, permettant à de nouveaux talents d’émerger. Lors des Tekken World Finals 2024, le manager senior de l’esport Kasumi Yogi a souligné la montée en puissance de nouvelles régions comme l’Afrique et l’Amérique latine.
Chaque représentation nationale dans ces tournois attire un nouveau public, qui commence à suivre la scène et à jouer activement.
L’impact des nouveaux jeux et des grands studios
Le cas de Super Smash Bros. illustre bien l’importance du soutien des développeurs. Malgré une scène compétitive passionnée, son absence de reconnaissance officielle par Nintendo a limité son essor. Contrairement à Tekken, qui propose plus d’un million de dollars en prix, les joueurs professionnels de Smash Bros. doivent souvent cumuler un emploi à côté pour financer leurs déplacements.
De plus, les restrictions imposées par Nintendo ont freiné le développement du jeu compétitif.
De leur côté, Riot Games s’apprête à bouleverser le paysage avec 2XKO, un jeu de combat prévu pour l’été 2025. Ce titre proposera des combats en 2v2 avec des personnages emblématiques de League of Legends, misant sur une stratégie d’équipe et un système accessible pour attirer un large public.
Avec l’expertise de Riot dans la structuration de circuits esportifs, 2XKO bénéficiera d’un calendrier riche, de sponsors de renom et de dotations attractives.
Ce nouvel engouement pourrait forcer Nintendo à revoir sa stratégie, d’autant plus qu’une nouvelle version de Super Smash Bros. est pressentie avec la sortie de la Nintendo Switch 2. Pourtant, sans une véritable implication du constructeur japonais, la scène Smash ne pourra pas rivaliser avec les autres jeux de combat qui bénéficient d’un soutien massif.
Avec ces avancées, 2025 pourrait marquer un tournant décisif pour les jeux de combat en esport. L’arrivée de Riot Games dans le secteur, la modernisation des franchises historiques et l’expansion vers de nouveaux territoires pourraient enfin propulser la scène vers une reconnaissance mondiale.